Les habitants de la sous-préfecture de Bamingui, dans la commune de Vassako, préfecture de Bamingui Bangoran, risquent de revivre la tragédie de 1974, lorsque la ville fut dévastée par une inondation causée par la rivière Bamingui, emportant champs et maisons.
Le dimanche 20 octobre 2024, la situation est grave dans la commune de Vassako. L’eau de la rivière Bamingui, qui avait déjà montré des signes d’alerte au cours de la semaine précédente, a débordé de son lit, entraînant des inondations.
Cette montée des eaux a submergé plus d’une centaine de champs, notamment à Vata, une localité située à 17 kilomètres de Bamingui, ainsi qu’à Balouba, un village voisin. La ville de Bamingui elle-même a vu presque tous ses champs, essentiels pour une population qui dépend principalement de l’agriculture et parfois de la chasse, être inondés.
De nombreuses familles des quartiers Dabou et Bornon, situés en bordure de la rivière, ont perdu leurs maisons et leurs biens, se retrouvant dans une situation désespérée, sans abri ni produits agricoles, alors que la saison des pluies se prolonge.
Les sinistrés, comme Ndakouzou Pulchérie, mère de quatre enfants, et Kaltouma Idriss, mère de cinq enfants, vivent un traumatisme profond et ne savent pas où se tourner après la destruction de leurs maisons.
« Cette situation impacte négativement tous les secteurs d’activité, notamment l’éducation. Les parents dont les maisons ont été emportées, même s’ils ont des champs non touchés, doivent retourner avec leurs enfants travailler aux champs. Cela empêche ces enfants d’aller à l’école et de poursuivre leur apprentissage », a déclaré Mathieu Ngassima, chef du quartier Dabou.
Étienne Magonda, président de la délégation spéciale de la commune de Vassako dans la sous-préfecture de Bamingui, a salué les efforts des autorités du pays ayant contribué à instaurer un climat de paix dans la préfecture de Bamingui Bangoran, en particulier à Bamingui.
Cependant, il a également appelé le gouvernement et les ONG à venir en aide à la population touchée par cette catastrophe naturelle. « Nous ne demandons pas grand-chose, juste des bâches pour abriter temporairement ces femmes et leurs nouveau-nés, qui sont actuellement exposés aux moustiques, vecteurs principaux de la malaria. Cette maladie est devenue très récurrente dans ma circonscription et est la principale cause de décès chez les enfants », a-t-il ajouté.
Allahrdi Aristide Allayam
