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Entre décembre 2024 et février 2025, plus d’une dizaine de cas de violences sexuelles ont été enregistrés dans le village de Gbamian, situé à 12 kilomètres de Boali, dans la préfecture de l’Ombella M’Poko. La majorité des victimes, dont l’âge varie entre 8 et 17 ans, ne sont pas orientées vers les établissements hospitaliers pour recevoir les soins médicaux nécessaires, et les agresseurs demeurent impunis, n’étant pas dénoncés devant la justice.Une enquête menée par l’un de nos correspondants dans cette localité révèle que cette recrudescence est en grande partie attribuable à la tendance de certains parents à dissimuler ces faits et à régler les affaires à l’amiable avec les agresseurs. Cette tolérance a ainsi exacerbé le taux de violences sexuelles à l’encontre des jeunes filles dans ce village.Il convient de noter que la plupart des victimes sont des élèves. Ces actes répréhensibles ont eu des répercussions sur leur parcours scolaire, entraînant des grossesses précoces et des mariages forcés. Christian Ouanengbondji, instituteur adjoint de l’école mixte du village, déplore cette situation : « Effectivement, nous constatons une augmentation des cas de viol ces derniers temps au village de Gbamian. Treize cas ont été enregistrés au sein de l’école au cours des deux derniers mois. Ce qui est particulièrement choquant, c’est que certains agresseurs se permettent même d’immortaliser ces moments avec les enfants par le biais des enregistrements vidéo. »Alors que le gouvernement s’engage dans la lutte contre les violences basées sur le genre (VBG), il est préoccupant de constater qu’une partie de la population locale demeure mal informée sur les enjeux liés à ces violences. Sur les quinze cas signalés, seul cinq ont été référés à l’hôpital du district de Boali pour bénéficier de soins adéquats.Ulrich Bella, médecin-chef du district sanitaire de Boali, souligne : « Durant la période allant de décembre à janvier, nous avons reçu cinq enfants victimes de violences sexuelles en provenance de Gbamian. Ces jeunes filles ont toutes moins de 18 ans. Nous avons veillé à leur prise en charge rapide afin qu’elles puissent être protégées contre d’éventuelles maladies infectieuses, notamment lorsque celles-ci sont référées plus de 48 heures après l’acte. »Face à cette situation alarmante, le commissaire de police de Boali, Rufin Ouilibiro, a mis en garde les auteurs d’actes de violences sexuelles : « L’article 87 du code pénal centrafricain stipule que si un crime est commis sur un enfant âgé de moins de 18 ans, le coupable subira le maximum de la peine des travaux forcés à temps plein. »En somme, un grand nombre de défis demeurent à relever concernant la problématique des viols sur mineures. Une sensibilisation accrue et une éducation des jeunes des deux sexes sur les conséquences des actes sexuels avant l’âge légal constituent une nécessité impérieuse.

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