
Depuis le 21 juin, la République centrafricaine vie au rythme d’une série de rumeurs persistantes concernant l’état de santé du président Faustin Archange Touadéra.
Ce climat d’incertitude, alimenté par des informations contradictoires et spéculations virales sur les réseaux sociaux, illustre à quel point la propagation des rumeurs peut façonner l’opinion publique et mettre à l’épreuve la communication gouvernementale.
Tout a commencé par des messages anonymes relayés sur WhatsApp et Facebook, affirmant que le président aurait été évacué en urgence à Bruxelles à bord d’un jet médicalisé. Ces informations ont rapidement enflammé Bangui, d’autant que le président Touadéra était attendu le 23 juin à Luanda pour un sommet Etats-Unis-Afrique, mais n’y est jamais apparu.
L’absence d’informations officielles immédiates a laissé le champ libre aux spéculations. Certains évoquaient une dégradation brutale de son état de santé, d’autres parlaient d’un malaise cardiaque ou d’un AVC.
Dans un pays où les précédents dirigeants malades ou absents ont souvent été entourés de mystère, l’imaginaire collectif s’est rapidement emballé.Face à l’ampleur des spéculations, le gouvernement a réagi le 23 juin par la voix de son porte-parole, Maxime Balalou, lors de sa conférence de presse hebdomadaire, affirmant que le président s’était rendu à Bruxelles pour un plaidoyer en faveur du Gavi, l’Alliance mondiale pour les vaccins, et qu’il avait simplement anticipé son départ pour effectuer un check-up médical de routine. « Il est aussi un être humain », a-t-il rappelé, tentant ainsi de calmer les inquiétudes. Mais cette déclaration n’a pas suffi à convaincre tout le monde.
Le président du parti politique Mouvement pou la Libération du Peuple Centrafricain (MLPC) Martin Ziguélé a appelé à davantage de transparence, estimant que la santé du Chef de l’Etat revêt un intérêt national.