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Dans le sud centrafricain, notamment à Bangui la cordonnerie est considérée comme sot métier alors qu’elle occupe une place importante, dans le quotidien des populations. Cette activité artisanale qui était autrefois respectée, est dévalorisée par la jeunesse actuelle qui est tournée vers d’autres horizons.

Alors que les citoyens centrafricains la considèrent comme un métier sans valeur, la cordonnerie est une profession rentable pour d’autres, notamment les cordonniers venant de zongo, un village de la République Démocratique du Congo (RDC).

Présents dans toutes les rues de la capitale, les cordonniers ne sont pas que des artisans, mais ils sont des acteurs de l’économie informelle. Ils contribuent au développement socioéconomique du pays, au travers de leurs services. Cynthia KOMBO, fonctionnaire d’Etat témoigne de leur utilité :« Ces cireurs ont une influence positive sur nous qui sommes fonctionnaires. Le matin avant de quitter la maison, on doit être propre. Ils nous aident à laver et à nettoyer nos souliers. Ils interviennent aussi dans les cas d’imprévus, quand parfois nous nous rendons sur le terrain. C’est vraiment un type d’entreprenariat, j’encourage la jeunesse centrafricaine à suivre cette trace ».

A travers cette activité, ces cireurs parviennent à prendre convenablement soin de leurs familles.Fabrice, cordonnier depuis plus de 8 ans dans le métier nous montre les avantages de ce travail : « moi, j’ai fait plus de 8 ans dans mon travail de cireur, ce qui montre que je suis un responsable. Je m’occupe bien de la scolarité de mes enfants. Et si j’ai un terrain de construction aujourd’hui, c’est toujours grâce à mon métier, mais dommage, beaucoup de nos frères centrafricains nous minimisent quand ils nous voient avec nos outils de travail en main ».

Comme tout bon métier a des difficultés, la cordonnerie aussi en éprouve. C’est dans ce contexte que FIRO l’un d’eux certifie : « Notre métier de cordonnerie est un bon travail qui a une importance particulière, malheureusement nous éprouvons des difficultés face à nos confrères centrafricains, qui, au lieu de payer à partir 100 fcfa , nous paient que 25f ou 50f. Nous nous voyons obligés d’accepter. Mais ce travail me rapporte beaucoup, je gagne 100 000f en faisant les tontines (KELEMBA) de 5000f chaque semaine ». Malgré le manque d’estime auquel ils font face, les cordonniers gagnent dignement leurs vies avec un métier dont les centrafricains ne s’intéressent pas. « Seul le vol n’est pas un métier. Certains jeunes centrafricains n’ont pas d’estime pour un pareil boulot. Ils comptent sur leurs parents pour subvenir à tous leurs besoins. Je les exhorte à ne pas se moquer de nous les congolais qui cherchent à construire notre avenir. », a ajouté FIRO.

Face au vécu quotidien des centrafricains, il convient de dire que la cordonnerie ou le métier de cireur a une importance cruciale. Car elle est un atout au développement économique, du fait de sa rentabilité. La cordonnerie est un savoir-faire précieux. Sa négligence par la jeunesse centrafricaine n’est pas une fatalité, mais un rappel à repenser l’artisanat local.

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