
Au quartier Sica, dans le 2e arrondissement de Bangui, le métier de forgeron reprend vie grâce à de jeunes déterminés. Dans un contexte économique souvent précaire, la forge devient pour ces artisans un symbole de résilience, de créativité et de responsabilité familiale.
Alors que certains jeunes minimisent cette activité, d’autres s’y consacrent pleinement, non seulement pour prendre soin de leurs familles, mais aussi pour mettre en avant leurs compétences artisanales en fabriquant des objets tels que des pelles, des houes ou des foyers. Un dur labeur qui finit par porter ses fruits:« J’ai tiré beaucoup de profits de ce métier. Si aujourd’hui j’ai des garanties, c’est grâce à ce travail. C’est pourquoi je ne peux pas chercher ailleurs», témoigne Sabalé Saturnin.
Cependant, ce gagne-pain présente de nombreux avantages, mais il n’est pas épargné par des défis. Bisso Amedée, forgeron depuis dix ans, explique : « Nous faisons souvent face à des difficultés, notamment la douleur qui nous empêche de bien dormir et les problèmes d’audition. Mais grâce à des anti-inflammatoires, nous parvenons à atténuer ces effets. »
Dans une société où certaines activités ménagères se font manuellement, les forgerons demeurent de véritables solutions aux problèmes. Christelle, vendeuse de bananes frites, insiste sur leur importance et les exhorte à la prudence:« Ils jouent un rôle très important dans notre société à travers leurs œuvres, notamment les foyers. Donc j’exhorte mes confrères forgerons à être prudents avec les outils qu’ils utilisent», souligne-t-elle.
Malgré son rôle essentiel, la forge reste une activité informelle en Centrafrique. Ce statut freine l’évolution de ces artisans, qui se limitent souvent aux savoirs transmis par leurs maîtres, sans bénéficier d’une véritable formation professionnelle.