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Dans un contexte économique souvent précaire, de nombreux résidents du quartier Ouango, situé dans le 7e arrondissement de Bangui, se tournent vers la commercialisation de manioc humide, connu localement sous le nom de « gozo ti ngou ni ». Bien que cette activité présente plusieurs défis, elle constitue une source de revenus fondamentale pour ces habitants.À Ouango, le commerce de manioc soutient de nombreux individus, en particulier les jeunes.

Ce jeudi 25 septembre, le marché du port Sao est plutôt calme, avec des offres de manioc frais, provenant de Zongo, un village en République Démocratique du Congo.

Paguia Jean Paul, un vendeur, explique : « Je fais traverser la rivière Oubangui en pirogue pour me rendre à Zongo deux à trois fois par semaine. Pour être servi là-bas, je dois apporter des sacs vides de ciment, qui servent de mesure pour le manioc. Les prix oscillent entre 4 000 et 4 500 francs CFA, mais je m’adapte. Une fois rentré à Ouango, je le redistribue dans le même emballage et le revends entre 6 000 et 6 500 francs CFA au marché du port Sao, où des clients de divers quartiers de Bangui viennent s’approvisionner. »

Autrefois sous-estimée, la vente de manioc frais est désormais considérée comme une activité prometteuse. TANGANI, une vendeuse, témoigne : « Mon mari m’a laissée avec les enfants, mais grâce au commerce de manioc, je parviens à les nourrir, les habiller et même à les envoyer à l’école. J’ai également pu construire une petite maison. Toutefois, récemment, les ventes ont ralenti. Parfois, je rentre chez moi les mains vides, ce qui est difficile. »

Comme le dit le proverbe, « le malheur des uns fait le bonheur des autres ». Tandis que les vendeurs signalent une baisse de la demande, certains consommateurs y voient une opportunité. Diana, mère au foyer, confie : « Comme le prix du manioc a diminué, je viens m’en procurer. Cela me permet de bien nourrir mes enfants pour qu’ils puissent mieux étudier. »

Enfin, il est important de noter que le chikwangue, un aliment traditionnel fait à partir de manioc humide, reste un accompagnement essentiel dans les repas en Centrafrique, symbolisant à la fois l’attachement à la culture culinaire locale et une alternative importante en période de crise ou en cas de restrictions sanitaires.

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