Spread the love

La République centrafricaine poursuit sa quête de désenclavement et de développement grâce à un appui financier majeur de la Banque mondiale. Le 5 juin 2025, lors d’un café de presse tenu à Bangui, l’institution a mis en lumière l’ampleur de son engagement dans le secteur des transports : 350 millions de dollars, soit 26 % de son portefeuille global en RCA, sont investis pour faciliter l’accès, relier les communautés et soutenir la croissance économique.

Dans un pays où l’état des routes freine depuis longtemps la circulation des biens, des services et des personnes, la modernisation des infrastructures de transport constitue une priorité. C’est dans cette optique que la Banque mondiale soutient deux projets phares : le Projet d’Urgence de Rétablissement des Infrastructures et de la Connectivité (PURIC) et le Projet Régional d’Amélioration des Corridors en Afrique Centrale (PRACAC).

Le PURIC, lancé en 2022 avec un financement de 110 millions de dollars, a déjà permis de réhabiliter plus de 900 km de routes nationales. Des axes stratégiques comme Sibut – Kaga-Bandoro, Kaga-Bandoro – Ndélé ou encore Bossangoa – Batangafo sont désormais plus accessibles. Le projet a également permis de moderniser le corridor Bangui – Garoua-Boulaï sur 110 km, et de construire une plateforme douanière à Béloko, facilitant le commerce transfrontalier.

De son côté, le PRACAC, qui débutera en décembre 2025, apportera un financement de 240 millions de dollars. Ce projet entend bitumer 150 km de route entre Bossembélé et Bossangoa, réhabiliter 200 km de routes rurales, et renforcer le transport fluvial sur l’Oubangui. Il prévoit également la modernisation du port de Bangui et de plusieurs débarcadères, ainsi que l’amélioration de la voirie urbaine dans la capitale.

Au-delà de la construction de routes, ces investissements ont une portée plus large : ils participent à la sécurité des populations, facilitent l’accès aux écoles, hôpitaux et marchés, et renforcent la cohésion nationale. Dans les zones longtemps isolées, le désenclavement apporte une nouvelle dynamique sociale et économique.

L’accent est aussi mis sur le renforcement des capacités nationales. Pour la première fois, la RCA a lancé en 2024 un master en génie civil, soutenu par la Banque mondiale. Des jeunes ingénieurs centrafricains seront formés localement pour répondre aux besoins croissants en matière d’infrastructures. En parallèle, un programme de stages dans les unités de gestion de projets et une stratégie nationale d’entretien routier sont en cours d’élaboration pour assurer la durabilité des infrastructures.

Malgré ces avancées, toutes les zones du pays ne bénéficient pas encore de ces projets. Le gouvernement et ses partenaires font face à des contraintes budgétaires, et doivent faire des choix stratégiques pour prioriser les zones d’intervention. Toutefois, la Banque mondiale insiste sur la nécessité d’un appui coordonné pour que l’ensemble du territoire puisse tirer profit des infrastructures.

Les investissements de la Banque mondiale dans les transports ne sont pas de simples projets de construction. Ils représentent un pari sur l’avenir de la RCA : celui d’un pays plus connecté, plus sûr, et mieux préparé à relever les défis du développement.

Vérificateurs communautaires

About The Author

Souscrivez à notre Newsletter